Le Nord de L’Arménie

Publié le 20/10/2023 à 15:52

Côté arménien, la partie la plus ardue sera de payer la taxe écologique. Tous les véhicules y sont soumis, mais en fonction de la taille du véhicule, le prix peut varier. Pour notre situation, le prix sera de 25 euros, prix que nous retrouvons chez la plupart des voyageurs ; cependant, nos amis qui sont passés un petit peu avant nous, mais qui sont toujours là, à la frontière, eux sont soumis à un prix plus élevé. Certes, ils ont un poids lourd, mais il semble aussi, que le montant soit un peu au bon vouloir des douaniers… Ils essaieront de négocier, et réussiront un peu, sans toutefois parvenir à baisser au même montant que nous.

Mis à part cela, le reste se passe sans même une fouille du véhicule, juste une ouverture de la porte latérale afin de jeter un œil à l’intérieur.

Une heure et demi plus tard, nous sortons du poste frontière et avançons jusqu’au rond point suivant, auquel des dizaines d’agents nous proposent leurs services pour une carte SIM et une assurance du véhicule. Après négociation, on arrive à un bon prix pour les deux, même si nous nous doutons que le prix est quand même surestimé. Mais il est tard, il fait nuit, et cela nous évite des recherches supplémentaires dans la ville suivante le lendemain. Nous n’aimons pas conduire sans assurance et cela a un prix !!!

Nous ne roulons pas longtemps afin de trouver un endroit où passer la nuit. Il n’est guère glamour, mais il est isolé, sur une ancienne zone industrielle en friche et assez loin de la route. Nous y passerons deux jours : en effet, le lendemain du passage de frontière, on reçoit la notification de l’ambassade d’Iran qui nous informe du refus de notre visa pour toute la famille. On avait essayé de passer ne direct par l’ambassade, un mois auparavant, bien que n’ayant pas eu vent de voyageurs qui aient réussi cette manœuvre… Nous ne ferons donc malheureusement pas exception et nous refaisons tous les dossiers de demande de visa iranien par une agence (Tappersia). Forcément le prix supplémentaire de l’agence est de 28 euros par personne, en sus des 50 euros de visa à l’ambassade d’Iran.

Le lendemain, on se dirige vers un bivouac en hauteur, surplombant le canyon de Debed, qui est assez réputé et fort joli. La route pour s’y rendre se transforme en piste tant les travaux en cours ont rendu l’accès à ce plateau difficile. On se retrouve, comme on aime, au milieu de chevaux sauvages, et de cochons. On sort la pièce extérieure supplémentaire, car le temps est pluvieux et venteux. Cela nous permet de rester 3 jours, au sec, et au calme ! Mon chéri sera invité et Kéo l’accompagnera, chez des gens du coin, à manger et boire à profusion. Ils ont une bonne descente, malgré le degré de leur alcool local fait maison !!! Kéo n’arrêtera pas de nous raconter par la suite, qu’ils ne faisaient que trinquer ! Ils sont hyper gentils et nous offrirons par la suite des fruits. Rencontre aussi d’allemands qui viendront le jour où on partira ! Belle rencontre et chouettes échanges comme toujours.

Deuxième arrêt, directement à Gyumri, grande ville de l’Ouest du pays, fuyant un peu la pluie qui s’accentue un peu… D’ailleurs, on aurait aimé un bivouac en pleine nature, mais vue la boue environnante, c’est peine perdue et c’est pas faute d’avoir essayé. On a roulé autour d’un lac, à la recherche DU spot, mais la pente boueuse nous a dissuadé. Donc, stop sur un parking de restaurant, qui se révèrera bien calme et nous permettra d’explorer la ville à pied. On s’étonne du passage de la grande rue asphaltée aux rues adjacentes, réelles pistes en pleine ville !!!

Ce sera l’occasion de faire une lessive en laverie, car la pluie des derniers temps n’a pas permis de laver ce qu’il fallait. Et pour la première fois, pas de laverie automatique, enfin presque la première fois, il n’y a qu’un pressing qui accepte de laver notre linge, pour la modique somme de 30 euros…

On profitera aussi de la grande ville pour acheter un routeur WIFI car lorsque l’on achète une seule carte SIM le partage de connexion n’est pas toujours évident. Achat que nous trouverons vite indispensable et pour lequel nous nous interrogerons sur le ‘mais pourquoi on ne l’a pas fait avant !!!’

Puis direction un joli bivouac à une trentaine de km de Yerevan, dans les hauteurs, près d’un observatoire d’astrophysique. Nous sommes près de cultures que les locaux viennent entretenir au rotofil. Ils en profitent pour nous offrir des raisins et des pommes de pleurs plantations. Le panorama est magnifique, et nous observons le mont Ararat assez bien, malgré la pollution et les nuages…

Trois jours plus tard, il est temps de partir, nous faisons un crochet par l’observatoire, mais le prix pour voir seulement un télescope nous semble disproportionné. Tant pis, une prochaine fois.

Cette fois, la distance à parcourir est plus petite, on s’arrête pour visiter la cathédrale d’Etchmiadzin, résidence pontificale au demeurant. L’endroit est très joli, mais la visite sera courte car la cathédrale est fermée pour la vision intérieure. De plus, on souhaite voir un temple Yezidi non loin, le plus grand du monde, ici en Arménie. Il est fermé quand nous arrivons et des locaux nous indique une zone de camping, malheureusement extrêmement sale, ce qui nous rappelle en ce point la Turquie… Des bouteilles jonchent le sol, qu’elles soient en verre ou en plastique, pourtant cet endroit semble adapté aux pique-niques en famille. Qu’à cela ne tienne, on y restera un peu, au point de se faire enfumer la nuit par les voisins qui brûlent leurs déchets… Cela imprègne tout, et cette odeur stagne… et c’est insupportable… on rencontre des chiens abandonnés, que l’on sent battus… ils n’osent pas s’approcher et pourtant on a acheté des croquettes exprès pour eux ! Un chiot sera plus vaillant et se fera surnommer par les enfants Pistache. Il est adorable, les enfants essaient de le dresser. D’ailleurs, il suit la voiture en repartant et s’il nous avait suivi un peu plus loin, il est fort possible qu’on l’ait adopté…

Le temple Yezidi est de toute beauté, tout en marbre blanc, et les jardins merveilleusement bien entretenus ! Ce peuple prend sa religion d’avant les grandes religions monothéistes, est fortement persécuté par l’Islam radical et des génocides ont eu lieu au cours de l’histoire à plusieurs reprises.

Ils sont surtout situés dans le Kurdistan, turc ou iranien principalement et un peu en Arménie.

Et finalement, nous contournons Yerevan par le sud, pour se diriger vers le monastère de Gherart et le temple de Garni.

Sur la route, on s’arrête manger au bord d’un réservoir, et les couleurs des montagnes qui le jouxtent sont fabuleuses. On s’aperçoit que le niveau du lac ne cesse de baisser, car les lignes horizontales se dessinent tout autour de façon très artistique.

On s’arrête près du temple de Garni, l’un des premiers temples hellénistiques, qui est très beau, mais nous ne rentrerons pas à l’intérieur. Juste à côté, se trouve la symphonie de pierres, un théatre naturel de basalte qui forme comme un orgue. Ils en ont fait une promenade, pas encore ultra touristique, ou alors, nous sommes arrivés déjà après la saison touristique !!! Bref, super joli, et impressionnant.

Pour aller dormir, on grimpe une piste, mais on rebrousse chemin car le terrain est tellement pierreux, que nous avons peur d’abîmer notre maison roulante. Des locaux nous indique le chemin qui contourne le problème et nous montons tout de même. Nous prenons de la hauteur, mais pas jusqu’au point envisagé, car le temps pour y parvenir nous paraît interminable. Nous nous arrêtons sur un petit plateau avec encore une vue magnifique sur la vallée. Le soleil est de la partie et cela nous fait du bien. Petite promenade, et école. Rien de plus, mais tout est parfait !